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Comment la blockchain va révolutionner la construction

Blockchain

La construction est notoirement un domaine conservateur. C’est l’un des secteurs les moins digitalisés. Mais également l’un des plus gaspilleurs, générant 35 % de la masse mondiale des décharges. Pourtant, avec l’augmentation de l’urbanisation et de la population dans le monde, le besoin de nouveaux bâtiments, et donc de construction, est plus pressant que jamais. Au cours des 80 prochaines années, les communautés mondiales en plein essor auront besoin de deux milliards de logements supplémentaires pour répondre à leurs nouveaux besoins.

Ces défis, associés à la nécessité pressante de digitaliser et d’innover, signifient que la construction est mûre pour la disruption. La blockchain, l’une des technologies les plus omniprésentes de l’industrie 4.0, peut y contribuer.

Qu’est-ce que la blockchain ?

Blockchain

Une blockchain est le mariage d’un « bloc » et d’une « chaîne », dans une base de données partagée sur un réseau d’ordinateurs. Le bloc comprend notamment un enregistrement, qui peut contenir des informations sur n’importe quel échange. Comme par exemple, un marché ou une transaction financière. La chaîne est l’endroit où tous les blocs sont reliés entre eux.

Une fois qu’un enregistrement fait partie d’une chaîne, il est extrêmement difficile de l’altérer ou de le modifier. Le réseau se met à jour en permanence et apporte des modifications pour s’assurer que toutes les copies de la base de données sont identiques. Ainsi, la blockchain est un grand livre public incorruptible et également décentralisé permettant de stocker des informations digitales.

En quoi la blockchain est-elle pertinente pour la construction ?

Chaine

La blockchain est devenue célèbre notamment grâce à la technologie du bitcoin. Si ces technologies ont pris d’assaut le monde financier, les crypto-monnaies ne sont qu’une des innombrables applications de la blockchain.

Il est possible d’exploiter les technologies blockchain dans tous les secteurs où se produisent des interactions et des transactions. Un seul bloc peut généralement contenir jusqu’à 1 Mo de données. Ce qui signifie qu’un seul bloc peut contenir les informations de milliers de transactions.

La construction est un processus qui nécessite notamment de nombreux professionnels qui doivent collaborer et échanger des données pour concevoir, mettre en œuvre et exploiter les projets. Lorsque cette complexité est ce qui fait de la construction un secteur conservateur et également inefficace. Cela signifie également que la construction est un domaine idéal pour bénéficier des technologies blockchain.

La blockchain peut contribuer à faire évoluer le secteur de la construction vers les normes de l’industrie 4.0. Notamment en accélérant l’efficacité et en assurant la responsabilité et la transparence des pratiques. Mais également tout en étant plus écologique.

« Au 21e siècle, aucun secteur ne fonctionne de manière isolée – et la construction ne fait pas exception. Les possibilités que la blockchain pourrait offrir au monde du bâtiment ne font qu’éclore. »

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Efficacité à tous les stades du développement du projet

À la base, la blockchain est une technologie de l’information et une révolution comptable qui peut s’adapter aux problèmes structurels de la construction.

Dans un secteur dominé par la paperasse comme les soumissions, les appels d’offres, les contrats, les autorisations, les réclamations mais également bien d’autres détails administratifs, la blockchain peut automatiser et optimiser nombre de ces processus. Les chefs de projet peuvent notamment intégrer leurs données de modèle d’information du bâtiment (BIM) aux technologies blockchain. Celles-ci peuvent fournir une plateforme complète où les transactions de conception, d’administration et de gestion du projet se produisent simultanément.

Une autre innovation puissante basée sur la blockchain est ce qu’on appelle les « contrats intelligents ». Ce qui permettent notamment d’échanger tout ce qui a de la valeur de manière éthique tout en évitant les services d’un intermédiaire comme un avocat ou un notaire.

Dans le secteur de la construction, les contrats intelligents peuvent améliorer et automatiser un large éventail de tâches, de la planification aux dernières retouches. Par exemple, un ouvrier de construction peut déclencher un processus en entrant sur le site à l’aide de sa carte d’identité pour des raisons de sécurité, de santé et de sûreté. Le système alimenté par la blockchain peut enregistrer le temps qu’il passe à travailler et traiter un contrat intelligent pour automatiser son paiement. Même s’il s’agit d’un exemple simple, les développeurs peuvent adapter les technologies blockchain d’innombrables façons différentes pour rendre chaque étape de la construction beaucoup plus efficace.

Rendre les parties prenantes responsables et transparentes

Qu’il s’agisse des régulateurs, des constructeurs, des concepteurs, des assureurs ou des avocats, la construction est un travail d’équipe aux multiples facettes. La confiance entre toutes ces parties prenantes est ce qui huile le moteur pour faire tourner les opérations en douceur.

En tant que technologie d’architecture de base de données, la blockchain permet à chaque partie prenante de rationaliser et de gérer toutes les données dans un seul grand livre fiable et incorruptible. Elle peut combler le fossé de la confiance en facilitant l’échange d’informations par la tenue chronologique d’un registre. En outre, le système blockchain est bien moins cher que tout autre système de base de données partagée, comme les solutions de cloud computing classiques.

Selon Scott Nelson, PDG de Sweetbridge, un cadre économique basé sur la blockchain, la nature de la construction fait qu’elle est particulièrement adaptée pour tirer parti de la blockchain.

Les techniques classiques de gestion de projet fonctionnent toujours, mais les projets peuvent bénéficier d’une approche plus décentralisée et agile, où la transparence est élevée, et où les parties peuvent être rémunérées pour les résultats ainsi que pour le travail effectué.

Scott Nelson, PDG de Sweetbridge, dans Harvard Business Review

Des bâtiments plus verts, plus éthiques et moins chers

âtiment avec les plantes

Le secteur de la construction est une source importante de pollution et d’émissions de carbone. Il cause plus d’incidents de pollution de l’eau et de l’air que toute autre industrie. Les constructions et les bâtiments sont responsables de 39 % de toutes les émissions de carbone dans le monde, les émissions opérationnelles représentant 28 %.

Bien que la sensibilisation aux pratiques plus écologiques soit en hausse, la construction durable doit encore être généralisée. Toutefois, la blockchain peut contribuer à accélérer ce processus à l’échelle mondiale.

Blockchain peut faire office de passeport pour les matériaux de construction. Les informations relatives à chaque produit de construction permettront aux promoteurs de prendre de meilleures décisions en matière de durabilité en les aidant à calculer le cycle de vie d’un bâtiment, à réduire l’impact environnemental ou à recycler les matériaux.

L’accès à l’historique des produits permettra aux chefs de projet de voir si les matières premières proviennent de sources éthiques. Ainsi, la blockchain peut être une force dominante pour stimuler l’économie et enhardir un changement de comportement positif.

Entre-temps, des projets de construction plus écologiques et plus efficaces permettent de réaliser d’importantes économies sur les frais généraux. Mais également de l’administration et le contrôle du projet.

Les premiers stades de développement offrent un immense potentiel

Planete

Souvent salué comme le « nouvel internet », le monde commence tout juste à prendre conscience des innombrables façons dont la blockchain peut apporter une valeur ajoutée à l’humanité. D’ici 2025, la blockchain apportera plus de 176 milliards USD, et ces chiffres dépasseront les 3100 milliards USD d’ici 2030. Toutefois, alors que le secteur de la construction aspire à s’améliorer pour relever les défis de l’époque. Il ne fait aucun doute que cette technologie perturbatrice est arrivée juste à temps pour faciliter ce processus.

Sandrine Demas

Sandrine Demas

Sandrine est responsable de la communication chez dormakaba France. Forte de ses 21 ans d'expérience, elle gère et anime le blog français et est responsable du contenu, de l'édition mais aussi de son développement stratégique.