Remis sur le devant de la scène avec la crise sanitaire, le Flex Office et, par extension, le travail hybride, présentent bien des avantages à la fois pour les entreprises et les employés. Des économies pour les uns, une meilleure qualité de vie pour les autres. Ce mode de travail sera-t-il l’avenir du bureau ?
A la mode dans les années 90, le Flex Office était un peu tombé en désuétude pour revenir en grâce avec la crise sanitaire. Terminé les open space impersonnels ou les bureaux fermés avec photos de famille et dessins du petit dernier en bonne position. L’heure est désormais au SBF, au « Sans Bureau Fixe ».
Le Flex Office, littéralement « bureau flexible », permet de repenser les espaces de travail afin que chaque collaborateur, selon les tâches et les moments de la journée, puisse s’installer où bon lui semble : dans un bureau, une alcôve, voire dans un tiers-lieux comme une cafétéria d’entreprise ou un espace de co-working.
Des avantages d’un bout à l’autre de la chaîne
Or, si la crise sanitaire a boosté le télétravail avec, pour corollaire, la mise en place plus fréquente du flex office dans les entreprises, c’est justement parce que ces modes de travail offrent plusieurs avantages non négligeables.
Premier constat : le digital, cela fonctionne, même si les salariés ne sont pas vissés à un bureau. Les conférences Zoom et autres Teams sont donc devenues légions sans qu’aucune tâche professionnelle n’ait à en souffrir. Mieux, elles permettent de concilier plus facilement les agendas des uns et des autres ce qui était parfois plus complexes lorsque ces réunions ne se faisaient qu’en présentiel. Par voie de conséquence, le nomadisme professionnel n’est définitivement plus un frein au travail. Deuxième constat : en adoptant ce mode de travail, les entreprises peuvent considérablement réduire leurs frais de fonctionnement. Aujourd’hui, en effet, le taux d’occupation réel d’un bureau attitré est de 60 % environ. En n’attribuant plus de bureaux, l’entreprise fait donc des économies de surface. Un luxe dans les grandes métropoles. Moralité le travail hybride, mêlant télétravail et flex office, donc, n’est plus une bête curieuse pratiquée par quelques courageux avant-gardistes ! D’ailleurs, selon une étude de Deskeo réalisée en 2021, avant la crise, le flex office ne concernait que 16 % des entreprises françaises. Désormais, 55 % d’entre elles en ont le projet à court terme.
Enfin, dernier constat et non des moindres, les salariés, eux aussi, tirent bénéfices de ce nouveau mode de travail. En leur permettant de travailler où ils le souhaitent, quand ils le souhaitent, le flex office permet à ces derniers de rencontrer d’autres personnes venant d’horizons divers et ainsi de stimuler davantage leur créativité. Mais surtout, le flex office, véritable remède à la routine permet de s’affranchir des contraintes habituellement liés à la vie professionnelle dont les temps de déplacement et le stress qui, souvent, en découle. En effet, en région parisienne, le temps de trajet moyen domicile-travail est de 92 minutes ! En permettant au salarié de travailler où bon lui semble, voire à télétravailler, celui-ci est plus serein et plus productif.
Un impératif : prendre en compte les désidératas des salariés
Évidemment, comme tout bouleversement d’habitudes, le système peut être perçu sous un prisme moins avantageux. Notamment parce que qui dit sans bureau fixe dit espace de travail impersonnel et, de fait, sentiment d’appartenance à l’entreprise parfois un peu mis à mal. Moralité, selon une étude d’Opinion Way réalisée en 2017, 47 % des salariés estimaient que cela déshumanise l’entreprise et ses employés. Et 68 % des Français y étaient carrément réfractaires !
Désormais pourtant, le travail dit hybride devient peu à peu la règle. Et les Français récalcitrants y sont aujourd’hui franchement favorables. La preuve : aujourd’hui 78 % des salariés Français plébiscitent ce mode de travail. Ainsi la plupart des accords sur l’organisation du travail signés récemment dans les entreprises prévoient 2 journées de télétravail par semaine. Désormais, le ratio moyen des postes de travail dans les entreprises ayant adopté le flex office est de 0,67 par personne. Enfin, ces mêmes entreprises économiseraient entre 15 % et 35 % de m2 grâce à la mise en place du travail hybride… La révolution est donc bel et bien en marche. Mais pour que les salariés y adhèrent en tous points, l’entreprise doit bâtir son projet en gardant en tête un élément essentiel : tenir compte, absolument, de leurs aspirations et de leur bien-être.