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Impact de la Covid-19 sur l’immobilier tertiaire

Terminé les bureaux cloisonnés, les horaires de travail gravés dans le marbre. L’heure est aux open-space, au Flex Office et au coworking. Nos modes de travail évoluent irrémédiablement, et, avec eux, par ricochets, le secteur de l’immobilier tertiaire qui, depuis des décennies, doit se réinventer.

D’abord impacté par la digitalisation, puis par les normes et labels respectueux de l’environnement, puis, enfin, par les besoins changeants des locataires et utilisateurs, l’immobilier tertiaire doit aujourd’hui s’adapter à la crise sanitaire.

Et pour cause ! D’après une enquête du cabinet de conseil en immobilier d’entreprise Jones Lang Lasalle ; réalisée en avril 2020 ; 66 % des entreprises interrogées envisageaient de généraliser le télétravail. Et 28 % d’entre elles de réduire leur empreinte au sol !

Coup d’œil sur l’avenir du secteur post pandémie avec 4 experts de la construction, maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrage.

La chasse aux m2 dans l’immobilier tertiaire !?

Chaise, meuble bas, lampe, canapé d'angle

Qui dit plus de télétravail dit, moins d’espace de travail. A l’heure où les risques sanitaires sont dans toutes les têtes et où chaque euro économisé est le bienvenu, entrer dans l’ère de la « miniaturisation » des bureaux n’a rien d’illogique. Au contraire…

Ainsi, pour Denis Gallois, Ingénieur au sein du bureau d’études façade et structure AR-C, si la construction de bureaux devrait perdurer malgré la Covid-19, les superficies, elles, vont se restreindre.

« Les bureaux seront plus polyvalents, explique-t-il. Les salariés réserveront leur bureau un peu comme ils réservent une place de théâtre ou un court de tennis ! Ils auront également de moins en moins leur propre espace, mais les différents bureaux appartiendront, en quelque sorte, à tous les salariés »

Laurent Gobert, Directeur du Développement pour GDG Investissements fait, lui aussi, le même constat : le télétravail impacte l’usage des espaces de bureaux. Mais l’expert précise que ces changements de modes de travail n’entrainent pas nécessairement une réduction des surfaces nécessaires car il faut désormais compter plus de mètres carrés par salariés et que les espaces communs alloués aux services se développent massivement. 

« Face aux changements des modes de travail, télétravail en tête, les clients recherchent moins de surfaces dédiées aux bureaux. Mais ces mètres carrés qu’on pourrait croire perdus pour nos immeubles sont réalloués aux espaces de services, qui ont le vent en poupe, comme des salles de sport, de repos ou encore des business center. »

Une vie de chantier à réinventer

veste, casque, chantier

Loin de ne concerner que la réorganisation des espaces de travail stricto sensu, la crise sanitaire a également une influence sur les modes de construction de l’immobilier tertiaire. Respect des distanciations et protections des ouvriers impactent de manière notable la vie de chantier.

Ainsi, selon Annie Jory, Directrice d’Affaires au sein du cabinet d’économie de la construction AE75, l’organisation même du chantier a été bousculée : « la base vie doit être agrandie, les ouvriers doivent éviter de se croiser, un budget masque et gel doit être prévu, etc… »

Concrètement, au-delà de l’aspect organisationnel, ces contraintes sanitaires ont engendré des surcoûts importants. D’après une étude de Wizzcad, spécialiste français de la digitalisation du secteur du BTP, en partenariat avec l’institut de sondage Poll&Roll, elles ont en effet impacté le niveau de marges de plus d’une entreprise du BTP sur deux (55 %). Cependant, à toute chose son côté positif. 

« Avec la crise, la digitalisation des réunions s’est accélérée. On organise ainsi des visioconférences qui sont efficaces et qui évitent le temps perdu en transport pour se rendre chez l’architecte ou chez le maitre d’ouvrage », se félicite Annie Jory.

Un bon point quand on sait que jusqu’alors, en matière de digitalisation, le secteur du bâtiment était sérieusement à la traine !

A l’ère des solutions innovantes

mobile, téléphone, téléphone portable, smartphone

Pour Adriana Cavagna, Architecte au sein du cabinet Hardel Le Bihan, la Covid-19 va profondément accélérer le recours à des solutions innovantes pour l’aménagement des bureaux.

En matière de GTB (Gestion Technique du bâtiment), un salarié pourra prochainement piloter l’ascenseur depuis son Smartphone sans avoir à appuyer sur un bouton. Il pourra circuler librement, sans toucher aucune poignée, grâce à l’automatisation des portes, solution sur laquelle dormakaba est déjà à l’œuvre. Ainsi, les cabines d’ascenseurs seront plus larges, les matériaux de surface seront antibactériens, les chasses d’eau des sanitaires seront automatiques… 

Des innovations qui permettront aux bureaux post pandémie d’être estampillés d’un des labels de « sécurité sanitaire » (Dekra certification, Socotec, Afnor…) créés, en réponse à la crise, pour valoriser la démarche des entreprises respectueuses des règles sanitaires, auprès de leurs collaborateurs et clients.

L’immobilier tertiaire fait une nouvelle fois preuve d’agilité !

Enfin, selon Michael Nakache, Chargé de Prescription Grands Comptes chez dormakaba France : « En ces temps dictés par des modes de travail modifiés et par une crise sanitaire loin d’être résolue, l’immobilier du tertiaire doit une nouvelle fois faire preuve d’agilité ».

Et Aude Thiebe, Responsable de la Prescription et de la Fidélisation d’ajouter, en conclusion : « Pour des raisons évidentes d’échanges, de création, d’efficacité, de partage d’informations, le bureau reste et restera, Covid ou pas, l’espace privilégié du lien social en entreprise ».

Sandrine Demas

Sandrine Demas

Sandrine est responsable de la communication chez dormakaba France. Forte de ses 21 ans d'expérience, elle gère et anime le blog français et est responsable du contenu, de l'édition mais aussi de son développement stratégique.