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Réutilisation adaptative : Ouvrir la voie à une industrie de la construction plus durable

Réutilisation

La réutilisation adaptative connaît un essor sans précédent. Au cours de la prochaine décennie, les experts estiment que 90 % du développement immobilier impliquera la réutilisation adaptative de bâtiments existants au lieu de la construction de nouveaux bâtiments.

En substance, la réutilisation adaptative est un « processus qui transforme un objet désaffecté ou inefficace en un nouvel objet qui peut être utilisé à des fins différentes ». Appliquée à l’environnement bâti, la réutilisation adaptative permet de redonner vie à des structures abandonnées. Par exemple, les caractéristiques architecturales d’un vieux bâtiment peuvent être préservées lorsqu’il est converti en une autre structure, tandis qu’un tronçon de route abandonné peut être reconverti en un lieu qui suscite le changement social.

Avec la réutilisation adaptative, les possibilités sont infinies. Voici quelques-uns de ses avantages considérables, ainsi que des exemples de structures qui ont retrouvé une nouvelle vie.

Promouvoir la durabilité

Les nouvelles constructions pourraient avoir des effets négatifs sur l’environnement. La construction d’une maison de deux chambres à coucher pourrait émettre jusqu’à 80 tonnes de dioxyde de carbone. Il faut de 10 à 80 ans à un nouveau bâtiment pour surmonter les effets négatifs de son processus de construction sur le changement climatique.

La démolition d’anciens bâtiments pour faire place à de nouveaux bâtiments crée également beaucoup de déchets. En 2014, la construction et la démolition ont généré 534millions de tonnes de débris.

La réutilisation adaptative peut contribuer à atténuer ces effets et à promouvoir une construction plus durable. Par exemple, le cabinet d’architectes danois Lendager a réutilisé des murs de logements abandonnés comme éléments de façade pour des unités résidentielles dans son projet Resource Rows. Le cabinet s’est également procuré des briques provenant d’anciennes écoles et de bâtiments industriels à travers le Danemark, ainsi que des brasseries historiques de Carlsberg.

Le Living Lab du Fraunhofer Center for Sustainable Energy Systems est un autre exemple de réutilisation adaptative et de durabilité en action. Installé dans un bâtiment centenaire de Boston, le laboratoire a été équipé de dispositifs d’économie d’énergie, notamment d’un système de gestion du bâtiment permettant de contrôler la consommation d’énergie et d’une vitre de contrôle solaire.

Préserver le patrimoine

La réutilisation adaptative peut également ouvrir la voie à la préservation du patrimoine architectural et culturel. Au lieu de restaurer les sites historiques dans leur grandeur d’antan, les transformer en structures contemporaines permet à leur héritage de vivre à travers un objectif différent.

À Hong Kong, par exemple, l’intégration de la conservation et de la réutilisation adaptative a donné naissance au centre culturel Tai Kwun, ancien site de la magistrature, du quartier général de la police et de la prison. Ce vaste complexe artistique abrite désormais un musée, des espaces d’exposition, des restaurants, une salle de spectacle à la place de l’atelier de blanchisserie de la prison, et des espaces de narration à la place des cours de la prison.

Revitaliser les communautés

L’un des projets de réutilisation adaptative les plus populaires est la High Line de New York, un parc linéaire servant de voie piétonne. Ce qui était autrefois une ligne de fret surélevée désaffectée est aujourd’hui doté d’allées bordées de jardins, de surplombs et de terrasses, ainsi que d’espaces publics destinés à présenter des œuvres d’art et de nouvelles productions, revitalisant ainsi la communauté environnante.

Après le succès de la High Line, d’autres villes du monde se sont lancées dans des projets similaires. À Séoul, capitale de la Corée du Sud, un viaduc autoroutier qui devait être démoli a été transformé en Seoullo 7017, un parc public luxuriant d’un kilomètre de long qui surplombe la ville. Le Bentway, quant à lui, est un espace public situé sous l’autoroute Gardiner à Toronto, au Canada, qui comprend des jardins et d’autres équipements de loisirs.

Favoriser le changement social

Les centres commerciaux et les chaînes de magasins aux États-Unis ont connu un déclin avec l’essor des achats en ligne. Nombre de ces magasins ont fermé et restent vacants, mais certains y voient une occasion de contribuer à enrayer la crise du logement qui ne cesse de s’aggraver.

Lorsqu’un refuge pour sans-abri s’est retrouvé sans domicile, il s’est tourné vers un centre commercial fermé. Le Carpenter’s Shelter, en Virginie, a élu domicile dans un ancien grand magasin situé dans le centre commercial. Il dispose d’un espace commun pour se retrouver et prendre ses repas, d’un abri de jour et de chambres pour héberger les résidents.

De même, le cabinet d’architecture KTGY a dévoilé Re-Habit, un projet visant à convertir des magasins à grande surface en logements de transition. Le concept proposé consiste à transformer un magasin de 86 000 pieds carrés en une communauté de vie commune, dotée d’une salle à manger commune, d’un jardin sur le toit et d’un éventail de logements, dont des lits et des unités semi-privées. Re-Habit n’est pas seulement destiné au logement, mais aussi à offrir un soutien et à aider les personnes sans domicile à retrouver leur indépendance.

La réutilisation adaptative a le potentiel de revigorer les villes et les communautés. Mais plus encore, elle peut contribuer à l’émergence d’un secteur de la construction plus durable.

Équipe de rédaction de dormakaba

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