De nombreuses entreprises pensent que les plans d’urgence de leurs installations sont à la pointe de la technologie. Pourtant, ces plans présentent souvent des lacunes dangereuses, ne répondant parfois même pas aux normes réglementaires et s’avérant difficiles à mettre en œuvre d’un point de vue humain. Le renforcement de la sécurité des entreprises par le développement d’une culture organisationnelle implique également d’identifier clairement et d’éviter les erreurs critiques en matière de planification d’urgence.
Pour être efficaces, les systèmes d’évacuation doivent faire l’objet d’une planification et d’un contrôle méticuleux. Ils doivent prévoir des itinéraires sûrs pour tous, un nombre suffisant de sorties de secours, des portes de sécurité et des dispositifs d’urgence bien entretenus. Des révisions et des mises à jour régulières sont essentielles, car des changements soudains, des environnements inadaptés, des plans trop complexes ou non testés et des dispositifs défectueux peuvent avoir de graves conséquences.
Quelles sont les erreurs les plus courantes en matière de planification des évacuations qui peuvent mettre en danger à la fois une entreprise et ses employés ?
1. Manque de formation des employés sur la manière de réagir et de se comporter en cas d’urgence
Une erreur fréquente consiste à supposer que les employés savent par nature comment réagir en cas d’urgence. Il n’est pas réaliste d’attendre des réactions instinctives et immédiates. Pour réagir efficacement en cas d’urgence, il faut assigner des rôles et des tâches spécifiques qui soient simples et mémorisables, même avec une pratique peu fréquente.
La formation doit être rigoureuse, organisée chaque année et dispensée en face à face dans une salle de classe spécialisée. Elle doit être obligatoire pour tous les employés, en particulier pour les nouveaux embauchés, et inclure des mises à jour sur les outils et équipements spéciaux.
2. Absence de mise à jour du plan d’intervention d’urgence
Les plans d’intervention d’urgence doivent être régulièrement mis à jour pour rester efficaces et conformes à la réglementation, ce qui permet également d’éviter des sanctions potentiellement sévères. Les éléments essentiels à revoir chaque année sont les suivants
- les systèmes d’alerte en cas d’urgence
- les voies d’évacuation et les systèmes de sortie d’urgence
- les procédures d’évacuation
- Méthodes de comptabilisation des employés après l’évacuation
- la sélection et la formation des équipes d’intervention d’urgence
- les listes de personnes à contacter en cas d’urgence
- les systèmes de sortie anti-panique, qui doivent être dégagés, faciles à ouvrir rapidement et conformes à la réglementation en vigueur.
3. Attentes excessives à l’égard des services d’urgence
Selon les directives de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, les employeurs doivent former leurs employés aux premiers secours et à la réanimation cardio-pulmonaire s’ils ne peuvent pas assurer une intervention médicale en moins de 4 minutes.
Étant donné que les services d’urgence ne peuvent généralement pas garantir ce délai d’intervention, il est essentiel que les entreprises forment également leur personnel à l’utilisation des défibrillateurs et aux premiers secours. En outre, il est important de maintenir les certifications à jour et de demander aux employés de ne pas transporter eux-mêmes leurs collègues blessés.
La consultation de professionnels des situations d’urgence permet de renforcer le plan d’urgence en identifiant ses points forts et en mettant en évidence les points à améliorer.
4. Ignorer les visiteurs et les employés qui font des heures supplémentaires
Les plans d’évacuation oublient souvent les visiteurs, qui ne connaissent souvent pas l’agencement du lieu de travail et les sorties de secours. Ce groupe est particulièrement vulnérable et il faut s’attendre à des poursuites judiciaires contre l’entreprise qui n’a pas pris soin d’eux en cas d’urgence.
De même, les plans ne tiennent souvent pas compte des employés effectuant des heures supplémentaires, qui peuvent être confrontés à des situations d’urgence lorsque les ressources disponibles sont réduites.
Pour combler ces lacunes, il est essentiel d’élaborer des protocoles d’urgence complets qui tiennent compte de toutes les personnes présentes sur les lieux, y compris les visiteurs et les employés effectuant des heures supplémentaires, même s’il est difficile d’anticiper tous les scénarios.
5. Qui sera responsable des plans d’intervention d’urgence ?
Il est essentiel de déterminer la responsabilité des plans d’intervention d’urgence. Il convient de répondre clairement à des questions telles que la responsabilité des RH en matière de formation, le rôle du service de sécurité et les responsabilités des cadres en cas d’urgence.
Il est essentiel de désigner des personnes chargées de tâches spécifiques dans le cadre du plan : gestion des itinéraires d’évacuation, surveillance des boutons d’alarme, entretien des trousses de premiers secours, formation et administration des premiers secours.
L’attribution de responsabilités claires aux différents services favorise une planification minutieuse et une exécution plus rapide en cas d’urgence.
6. Détente excessive
La complaisance à l’égard des mesures de sécurité constitue un risque important. Les entreprises et les gestionnaires doivent éviter de tomber dans le piège de croire que leur lieu de travail est à l’abri des incidents graves. Des événements imprévus se produiront inévitablement, et le niveau de préparation et la fréquence des mises à jour du plan d’urgence détermineront de manière cruciale la gravité des résultats.
Une vigilance constante et des mises à jour régulières des protocoles d’urgence sont essentielles pour atténuer efficacement les risques.